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 [Roman] - Les Prophètes (Chapitre I)

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Nichts Versinkt
7ème année à Amaedis
Nichts Versinkt
16 messages postés
   Posté le 09-09-2004 à 01:04:37   Voir le profil de Nichts Versinkt (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Nichts Versinkt   

Comme il s'agit d'un roman, je ne vais simplement qu'écrire le premier chapitre. Le reste, je ne l'afficherai pas, par simple mesure de sécurité, on ne sait jamais.
J'espère que ce chapitre vous donnera envit de connaître la suite...
Oh ! Et pardonnez-moi pour les fautes d'orthographe !


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Les Prophètes



Interrogatoire : Acte I

"Aki... je l'ai connu il y a bien longtemps. Je crois que c'était en 2002, à Shawinigan. J'entreprenais ma troisième années secondaire à la polyvalente des Chutes. Elle, elle arrivait ici pour la première fois, mais déjà, elle s'était acclimatée aux cours et au rythme du lycée. Elle se mouvait bien entre les gens. Mais, je ne l'ai connu, pour la première fois, que plus tard. Elle était timide, très timide, et était toujours toute seule. En fait, je peux dire qu'elle n'avait pas d'ami... ça faisait pitié..."
- Vous dîtes qu'elle faisait pitié ?
Un jeune homme d'une vingtaine d'années releva sa tête, qui était restée penchée depuis le début. Sous ses cheveux d'or blond, on pouvait apercevoir des yeux d'un bleu d'azur, un regard emplit d'une tristesse si profonde, que même les cerisiers en fleur du Japon n'auraient pu le consoler.
Fixant l'homme, devant lui, il détourna son regard vers une fenêtre noire, seule chose arborant le mur de cette toute petite salle sombre. Un minuscule filet de fumée s'échappait de la cigarette qui se trouvait dans un cendrier noir, tout près d'un magnétophone qui enregistrait leur conversation.
- Dans un lycée où la coopération est primordial pour ne pas être rejeté des autres, Aki n'avait pas vraiment la chance de pouvoir être avec des gens, elle était trop... comment dire ? ... excentrique, dans son genre...
Décroisant ses doigts, l'homme plus âgé déposa ses mains froissées sur la table, observant les moindres gestes de son interlocuteur au regard fuyant. Le souffle lent, attentif, l'homme à la chevelure grisaillante ne semblait pas aussi touché que l'autre personnage, il en avait vu bien d'autres, mais c'était, tout de même, assez intriguant.
- Comment avez-vous connu MacFarlane ? lui demanda-t-il d'une voix froide, sans trace d'humour ou de joie.
Un long silence lourd s'installa pendant plusieurs minutes entre les deux hommes. Tandis que le filament de fumée de la cigarette séparait leurs visages, ils se fixèrent dans les yeux, ni l'un ni l'autre ne broncha. L'attente devenait insoutenable, mais le vieil homme ne montra pas un seul signe de faiblesse. Si ce n'était du léger bruit que produisait le magnétophone, on aurait pu entendre les pas de cette mouche qui remontait lentement le mur sud.
Puis, le jeune homme à la chevelure s'humecta les lèvres avant de prendre la parole de sa même incertaine…
- Eh, bien...


Chapitre I
La Voix Manquante

***


Mercredi 23 octobre 2002.
Depuis le début de l'année scolaire, c'était la toute première fois qu'aucun des meilleurs copains de Simon Andersons n'était là. La journée était longue, et il n'avait pas vraiment l'esprit assé concentré pour réussir un examen d'algèbre.
Assit à son pupitre, il tapotait le bout droit de la feuille de l'examen, la tête totalement ailleurs. Il n'y avait pas grand bruit ; quelques respires stressés, des crayons ou des stylos au travail, des marmonnements... rien de bien méchant !
Au fond de lui, Simon se sentait un peu mal. Il ignorait complètement ce qu'avaient ses amis ; pas un mémo, pas un coup de téléphone, rien !
Suite à cet échec certain en algèbre, il dû se contenter d'un horrible cours de physique ennuyeux à remplir des questions déjà toutes comprises, et d'un mini-test sur les participes passés en cours de français. C'était véritablement la journée la plus ennuyante et la plus endormante de toute sa vie.
Dès que la cloche du midi sonna, il en profita pour aller prendre l'air et fumer une cigarette. Lorsqu'il sortit, un coup de vent glacial fit voler ses cheveux d'or blond de tous bords et de tous côtés. La première chose qui parvint à ses oreilles ne fut pas le croassement de ce corbeau, sur le toit du lycée, mais bien une voix, féminine, sans aucune doute. Il en avait entendu beaucoup, mais jamais comme celle-ci. Cette voix était, à la fois, douce et profonde...
- ... la Terre a déjà fait le tour... Mais tu sais ça fait longtemps, que je patiente jusqu'à ce jour... Plus on attend, plus c'est dur d'avouer qu'on à tout eut tord... Mais je n'suis plus vraiment sûre qui cela me serve encore...
Il voulait savoir, découvrir d'où venait cette voix belle et nostalgique. Il était facile, sans même la voir, qu'elle ne s'adressait pas à quelqu'un, puisqu'elle chantait. Elle chantait d'une voix merveilleuse, d'un accent étranger, et d'une manière si enchanteresse, qu'il se sentit toucher par cette mélodie. Ce n'était pas vraiment de son genre de se sentir, ainsi, ému, mais c'était plus fort que lui.
Enlevant la cigarette d'entre ses lèvres, il rejeta la fumée au vent de la fin de l'automne avant de se diriger vers l'inconnue, enfin... en sa direction. Guidé par la seule voix, il ne lui fallut pas grand temps pour la voir, assise, sur une marche du petit escalier, attendant quelqu'un ou quelque chose. Il ne voulut aucunement la gêner dans sa prestation personnelle, mais lorsqu'elle prononça les derniers mots de cette belle chanson...
- ... l'on n'est plus rien, l'un pour l'autre...
... il ne pu s'empêcher d'applaudir amicalement ce talent si rare chez des gens si jeune, car elle devait être plus jeune que lui, par son simple physique.
Elle se tourna brusquement vers son seul et unique spectateur, mit à part le corbeau. Devenant aussi muette qu'une tombe, son visage prit une belle teinte écarlate. Elle se rétracta un peu plus sur elle-même, esquissant un sourire nerveux.
- Tu chantes vraiment bien !
Baissant sa tête, toujours aussi rouge, elle accepta ce compliment sans plus, démontrant qu'elle n'était pas vraiment du genre à se surestimer.
Le lycéen au regard d'azur ne savait pas vraiment comment réagir face à ce repli, alors, il y alla en clicher...
- Euh... j'm'appelle Simon, et toi ?
Plutôt du genre retirée, elle ne savait pas si elle devait répondre ou non, c'était peut-être une farce de mauvais goût ; lui faire croire qu'il voulait être son ami, puis, l'insulter.
- ... Aki...
- " Aki " ? C'est pas mal rare ! T'es pas d'ici, pas vrai ?
- ... vrai...
Un autre silence s'installa entre eux.
Simon, moins gêné qu'elle, remit sa cigarette à ses lèvres et s'approcha lentement. Ses pas résonnèrent d'une étrange manière, dans sa tête. Comme si tous les autres bruits s'étaient, soudain, arrêtés d'un seul coup. Il ne s'en soucia pas vraiment en s'assoyant juste à-côté de la chanteuse.
Aki tourna sa tête en direction opposée, fuyant le regard de celui qui lui était inconnu. Se déplaçant légèrement, elle resta, tout de même, assise sur la même marche.
- Et... tu viens d'où, Aki ?
- Pas d'ici...
- Mais de où, alors ? insista-t-il, assé poliment, tout de même.
- ...
Elle ne semblait pas vraiment vouloir répondre à cette question, mais pourquoi ? Fixant une petite fourmis transporter péniblement une brindille, Aki échappa un soupir étrangement stressé avant de répondre de sa voix au mince accent...
- ... de Colmar, en France...
Légèrement surprit, Andersons sourit, enlevant sa cigarette d'entre ses lèvres, et la regarda, l'observa.
- Et tu es ici depuis longtemps ?
- ... une semaine, plus ou moins...
Sans aucune gêne, et assé brusquement, peut-être même trop, il lui prit la main en signe de salutation, ce qui sembla la vexer, ou du moins, l'embarrasser davantage.
- Alors, bienvenue !
- ... uhm... euh... m-merci...
Il lui souri de plus bel avant de tourner rapidement sa tête, le bruit d'une voiture venait de l'alerter.
De son côté, Aki fixa longuement la main qui tenait encore la sienne, comme s'il s'agissait d'une "chose" qu'elle n'avait jamais, vraiment jamais vu. Un geste étrange, d'un être étrange, à une personne étrange.
La voiture qui venait d'arriver était l'une de ces belles Jeep Liberty d'un argent métallique. Au volant se trouvait un homme, dans la fin trentaine, aux lunettes à la John Lennon. Andersons le fixait, sans broncher, et même s'il ne voyait pas parfaitement son visage, caché partiellement par une ombre, il voyait bien que l'homme lui renvoyait son regard.
C'est à cet instant qu'il sentit la main d'Aki se retirer de la sienne, ainsi que de la voir se lever.
- J-Je dois y aller...
Simon se leva rapidement et l'arrêta en lui demandant précipitamment dans quel groupe elle était.
Elle tourna sa tête vers lui, des traits de surprise et d'intrigue se dessinaient sur son visage pâle. Elle resta ainsi, inerte, figée, sans dire un mot, en le regarda, l'examinant. Toutefois, elle revint rapidement sur Terre lorsque l'homme, dans la voiture, klaxonna d'impatience.
- Euh... uhm... euh... 202...
Le jeune homme n'eut pas le temps de la remercier qu'elle était déjà dans la voiture. Il la regarda, seulement, il détourna sa tête, ne renvoyant pas plus qu'un sourire incertain.
Elle est bizarre... se dit-il, intérieurement.
Observant la voiture s'en aller, Andersons remit sa cigarette à ses lèvres avant de se retourner. Le vent était encore plus froid, et son manteau ne l'empêcha aucunement de grelotter. Enfonçant ses mains dans les poches de son jean, le lycéen s'adossa contre le mur de brique cotta, et pensa, encore et encore. Il pensait à ses amis, à son examen certainement échoué, à sa vie ennuyante, mais surtout, à cette fille étrange : Aki. Elle n'avait aucune raison d'être aussi timide avec lui. Et puis, qui était cet homme ? Sûrement son père ! Pourtant, de ce qu'il avait pu voir, ils ne se ressemblaient pas vraiment.
Bof ! de toute façon, ce n'était pas vraiment de ses affaires. Il fini sa cigarette, la jeta sur le sol, puis, retourna à l'intérieur, terminer cette journée qui avait déjà si mal commencée. Et elle passa lentement, si lentement qu'il cru, un instant, que l'heure reculait au lieu d'avancer.
Lorsque, enfin, la cloche de la fin des cours sonna, Simon dû être l'un des premiers à mettre le pied dehors. Toutefois, il perdit rapidement cette "énergie", et pour une marche qui lui prenait, habituellement, plus de vingt minutes, il en prit le double pour retourner chez lui.

Couché sur son lit, écoutant la radio, Simon pensait encore. Il avait à peine quinze ans, et déjà, il pensait comme un homme ayant franchit le cap de la trentaine.
Que ferait-il plus tard ? Mystère. Que souhaitait-il devenir ? Mystère. Où allait-il ? Mystère. Mais, il ne pu oublier les autres questions, moins fondamentales, qu'il se posait ; qu'avaient ses amis ? Qui pouvait bien être cet homme ? Qui était vraiment cette "Aki" ?
- Simon !
C'était sa mère, une bien belle femme, qui venait de l'appeler depuis le salon, juste à-côté.
- Quoi ?
- Téléphone !
Il se leva rapidement de sur son lit, puis, sortit de sa chambre pour aller prendre le téléphone.
- Oui... ?
- Simon, ça "feel" ? demanda son interlocuteur.
- Euh... ouais. C'est J.-P. ?
- Non, c'est l'pape ! Bi'n oui, c'est moi !
- Qu'est-c'que t'avais, merde !?
Un rire amusé se fit entendre de la part de Jean-Philippe Bellerive , l'un des meilleur copain de Andersons.
- Rien ! Mon père nous a amené à Trois-Rivières !
- Toi et Antoine ?
- Oui !
- Pour quoi faire ? demanda-t-il, curieux.
- Viens-t'en p'is tu vas l'savoir !
- Euh... d'accord, j'arrive...
- Ok, à plus' !
Et ils raccrochèrent.
Sans se soucier de sa mère, qui préparait le souper, de son père, qui travaillait sur l'ordinateur, et de son petit frère, qui regardait la télévision, il prit son manteau et sortit à l'extérieur, sans même qu'une question lui soit posée.
Jean-Philippe habitait assé loin, dans une belle maison, sur l'avenue Saint-Jean. Cette résidence, munit d'un grand sous-sol, leurs permettaient, à lui et ses copains, de pratiquer leur passe-temps favori, mais non encore excellent : la musique. Ils avaient formés leur groupe il y avait bientôt deux ans, et malgré des mois et des mois de pratiquent, ils n'étaient pas populaires, et encore moins depuis que leur chanteur les avait quitté, il y avait de cela presque cinq mois. Ils avaient essayés de trouver un autre chanteur, mais sans succès. C'était pour cette raison que Simon perdait de plus en plus le goût à la musique et qu'il se cherchait autre chose à faire. Mais même là, il n'avait rien trouvé d'aussi excitant. Chaque fois qu'il jouait, c'était comme une douce couverture, un autre monde merveilleux, un splendide rêve éveillé. Il était né pour être musicien, il en était sûr. Mais comment faire quand tout était contre lui ? Le groupe n'avait pas pratiqué une seule fois depuis le départ de leur chanteur, et c'était bien un désastreux...

Lorsqu'il arriva à destination, il n'eut même pas le temps de sonner que la porte s'ouvrit. Il échappa un bruit de sursaut sous la surprise, mais se reprit rapidement. Toutefois, bien qu'il se trouvait chez Bellerive, ce n'était pas lui qui était devant lui. C'était un visage familier, très familier, mais il ignorait que celui-ci se trouvait là.
- Antoine !?
Antoine Fortin , son autre meilleur copain, se trouvait là, devant lui, avec ses extravagants cheveux roux et son grand sourire aussi enjoué que s'il venait de gagner à la loterie.
- Enfin ! Vite, viens ! C'est trop cool ! dit le rouquin, prenant son ami par le bras et le tirant vers lui avant de refermer la porte.
Antoine amena Andersons jusqu'au sous-sol, là où l'attendait Jean-Philippe, son éternelle casquette d'armée sur la tête avec le reste de l'accoutrement vert, brun et noir.
Toutes les lumières étaient fermées. Il n'y avait aucun bruit, mit à part le "tic-tac" de l'horloge, qui perçait le silence qui régnait en cet endroit.
Simon ne voyait pratiquement rien. Il était capable de discerner la silhouette de Bellerive, mais rien de plus. Debout, près de Fortin, il avait presque peur de ce qu'on lui préparait. Il ne connaissait pas ses amis comme étant de lugubres farceurs, mais tout le monde peut changer !
- Euh... qu'est-ce qu'il y a... ? demanda-t-il, plutôt d'une voix incertaine.
Soudain, une lampe, près de J.-P., s'ouvrit, éclairant la moitié du visage du jeune homme. Un sourire sournois aux lèvres, il fixa le nouvel arrivant, s'apprêtant à répondre. Doucement, il glissa sa main dans la poche de son jean qui lui arrivait juste en bas des genoux. Qu'allait-il en sortir ? C'était digne des films policiers, où il aurait sortit une arme et aurait fait feu vers lui. Jean-Philippe n'était tout de même pas un meurtrier ! Il n'avait pas d'arme ! Il n'allait pas le tuer ! Il n'était pas ainsi ! ... Peut-être était-ce un couteau ? Un canif ? Une clef à molette ? Un tournevis !? Non ! Pas Bellerive ! Simon s'en faisait pour rien. Comme croire, un seul instant, que son copain pouvait et allait faire une telle chose ? ... Le fait que les parents de Jean-Philippe n'étaient pas là ? Le fait qu'il l'avait amené jusqu'au sous-sol, là où on ne l'entendrait pas crier sa mort ? Le fait qu'il souriait comme les meurtriers, dans les films ? Peut-être que cette journée sans école lui avait permit de tout préparer ? Non ! De toute façon, il n'avait pas de motif ! ... C'était lui qui s'était chicané avec Marc-Olivier, leur ancien chanteur... Peut-être que J.-P. était encore en colère contre lui... Peut-être avait-il "pété" les plombs... Peut-être voulait-il se venger, lui qui rêvait tant de gloire et de fortune...
Toutes ses pensées se bousculaient dans la tête de ce pauvre Simon, qui sentait son coeur battre la chamade et tenter de sortir de sa poitrine, tellement il était stressé. L'idée de partir le plus rapidement possible lui passa par la tête. Devait-il le faire, et risquer d'avoir l'air d'un idiot-peureux toute sa vie, ou rester pour voir, au risque de se faire blesser, voir même, peut-être, tuer... ?
Il n'eut pas le courage de regarder, aimant mieux finir sa vie ignorant que savoir que c'était son meilleur ami qui l'avait froidement assassiné.
Puis, lorsque Bellerive retira sa main de sa poche, Andersons lâcha un bruit de... soulagement ! Ce n'était ni un fusil, ni un couteau, ni un canif, ni aucune autre arme blanche. Ce n'était qu'une étrange croix en argent noir montée sur une chaîne d'un luisant métal gris.
- C'est quoi, ça ? demanda-t-il, reprenant son calme, heureux d'être encore en vie, mais se sentant, tout de même, stupide d'avoir pu penser une telle chose.
- La résurrection du groupe ! répondit-il d'une voix victorieuse, se levant et s'approchant de Simon. J'en ai mare qu'ont dorment sur nos lauriers, on doit tout r'prendre ! Ça m'manque trop ! Et j'suis certain que ça te manque, toi aussi !
Andersons regarda Jean-Philippe droit dans les yeux, mais baissa rapidement son regard lorsqu'il lui tendit le médaillon.
- Ouin, j’avoue... mais... pourquoi le collier... ?
- Le nouvel emblème du groupe. Mon père devait se rendre à Trois-Rivières, ce matin, et Anto' et moi, on l'a accompagnés. C'est lui qui a pensé à ça.
Simon pensa un instant. Refaire le groupe, reprendre les pratiques, avoir un nouvel emblème... C'était vraiment une merveilleuse idée. Comment dire non ?
- D'accord !
Il prit la croix, au grand bonheur de Bellerive et Fortin, qui sourirent à cette décision.
- Ouais ! Les Prophètes sont de retour !! s'exclama J.-P. d'une voix encore plus victorieuse qu'à l'habitude, certain que la gloire leur ferait face.
Cela ne prit pas grand temps avant qu'ils ne recommencent à jouer, mais le manque de voix était un véritable handicap. Aucun d'eux ne savait bien chanter. Certes, Simon ne faisait pas vraiment de fausses notes, mais il n'avait pas le talent requis.
C'est à ce moment-là qu'il y repensa ; Aki ! Cette fille qu'il avait rencontré, ce midi. Elle chantait merveilleusement. Elle voudrait peut-être devenir leur nouvelle voix. Mais, un petit problème s'imposait à cette idée : il ne se connaissaient pas vraiment, et il n'avait ni son adresse ni son numéro de téléphone. Il devait attendre jusqu'à demain pour lui proposer. Pour le moment, il se contenta d'en parler avec ses copains, qui semblèrent approuver l'idée.

[...]


Suite à la tombée de la nuit, Simon décida de retourner chez lui, malgré l'absence d’intéressement de son retour par sa famille. Il ne faisait pas très chaud, même que c'était assé frisquet.
Tandis que ses pas résonnaient dans la ruelle déserte qu'il venait d'emprunter, il marmonnait un nouveau rythme de guitare qu'il essayait de retenir parfaitement. Il n'y avait aucun marcheur nocturne, et très peu de voitures. Ce genre de scène était parfaite pour stresser une vie trop ennuyante. Mais, Andersons avait déjà eut bien passablement de stresse avec cette histoire de mystérieux collier. Toutefois, le destin ne semblait pas du même avis, car à minuit moins une, exactement, un bruit de pas inconnu transperça le silence de la nuit. Jetant un regard presque apeuré autour de lui, il se reprit rapidement, continuant son chemin. Seulement, les pas inconnus devinrent de plus en plus près, stressant davantage le lycéen. Il sentait l’effroi monter en lui, et l'être s'approcher... par derrière. Se retourner ? Il ne fallait même pas y penser ! C'était toujours ainsi que les pauvres victimes se faisait tuer, dans les films policiers ; ils se retournaient, et là, soit ils se faisaient tout de suite tuer, soit une longue poursuite précédait le fondamental meurtre sanglant. Était-ce un tueur, ou juste un passant nocturne ? Non ! Il n'était qu'en même pas dans un film ! C'était juste un passant ! ... Mais, ça arrivait, aussi, dans la réalité... Comme on le disait si bien, "il était foutu" ! Il n'avait rien pour se défendre si c'était un meurtrier, d'accord, il était passablement fort, mais si l'étranger était armé, lui, que pourrait-il bien faire ?
Puis, ce qu'il avait le moins besoin arriva : l'église la plus près sonna les douze coups de minuit, ce qui le fit sursauter et, sans même qu'il ne l'ait décidé, il se retourna. Il ne pu retenir un cri de surprise en voyant un visage, tout près du sien.
Lâchant un cri plus aigu, montrant qu'il s'agissait d'une fille, l'inconnue, sous le choc de la surprise et d'une certaine peur, tomba sur le sol froid et humide de l'asphalte.
Lorsqu'il reprit son calme, ce qui ne tarda pas, il reconnu rapidement celle qui se tenait, là, tête basse.
- Euh... uhm... Aki !? C'est toi... ?
Lentement, elle releva sa tête et fixa son interlocuteur d'un regard emplit d'un étrange désespoir. Mystérieusement, et pratiquement avec dégout, elle avait le visage tâché de sang. Oui, de sang ! Des larmes cristallines perlaient sur son visage écarlate.
- ... qu... euh... j... mhm... uh...
Elle rabaissa rapidement sa tête, fondant en larmes, comme si un grand malheur s'était abattu sur elle.
Andersons la fixa longuement avant de se décider à se pencher et à lui demander ce qu'elle avait. Seulement, elle ne répondit rien, ce qui inquiéta davantage le jeune homme.
- Aki ? Aki... ? Aki... ?
Toujours sur le sol, elle se recula par derrière, mais arrêta dès qu'elle n'entendit plus la voix de son interlocuteur. Un silence presque sinistre s'installa entre eux, comme l'homme devant la Mort. Lentement, elle releva sa tête pour voir le regard inquiet de Simon sur elle. Elle le regarda longuement, sans qu'il ne bouge, frissonnant au contact du vent glacial de cette sombre nuit noire.
- ... j... j... j-j-je... je... m... m-mon père... mon père... il... euh... il... uh... mhm... il...
- Il ta frappé... ? questionna-t-il, essayant de savoir ce qui s'était passé pour qu'elle soit dans cette état.
Elle le regarda dans le fond des yeux, comme pour le supplier de bien vouloir l'aider, mais restant muette. Elle semblait penser. Penser à comment répondre, mais ne sachant pas quoi répondre. Son respire s'apaisait lentement, tandis que le sang, encore frais, coulait le long de son visage.
- ... euh... uhm... o... oui...
- ...
Il se mordit la lèvre inférieur en entendant cela. Il savait bien ce qu'elle ressentait. Son père l'avait souvent frappé, parfois passablement violemment, quand il était plus jeune. Maintenant, il n'avait plus le temps de s'occuper de lui ou de son petit frère, à cause de son travail. Mais quelques fois, lorsqu'il revenait tard, trop tard, comme aujourd'hui, ou qu'il n'écoutait pas les morales de sa mère, il avait le droit à une gifle en plein visage. Toutefois, jamais pour le faire saigner ainsi...
Après un instant, Simon aida la jeune fille à se lever sur ses jambes, sans grande difficulté.
- Tu voudrais venir chez moi ?
- ... !?
Aki le regarda d'un air perplexe. Elle ouvrit la bouche, mais rien ne sortit, sauf des sons incompréhensibles, encore trop surprise par cette proposition.
- Euh... uhm... uh... eh... euh... guh... uh...
- ... ?
Il la regarda un instant, puis, comprit son indécision. Un sourire embarrassé se dessina sur ses lèvres tandis qu'il se grattait l'arrière du cou.
- Euh... éhéhé... euh... pour te nettoyer... !
- Ah... ! ... euh... bien... j'ignore si... si je devrais... euh... il est tard et... et vos parents ne...
- Ne t'en fais pas pour mes parents, dit-il, lui faisant un sourire apaisant.
Elle baissa sa tête, encore plus rouge, avant de relever rapidement son regard vers son interlocuteur en sentant la main de celui-ci sur son épaule gauche. Elle le fixa d'un regard étonné, ne comprenant pas du tout son geste.
- Aller, viens. Tu ne vas pas rester comme ça.
- Uhm... d'accord...

Rendu devant la porte d'entrer, il se rendit vite compte que celle-ci était fermée à clé, et qu'il n'avait pas la fameuse clé. S'accotant le front contre la fenêtre, il se sentait idiot, de plus qu'il n'était pas seul. Quelle belle impression !
- Euh... désolé, Aki, j'ai... comme... pas d'clé pour entrer...
S'essuyant le visage avec les manches de son chandail noir, l'adolescente tourna sa tête vers Simon lorsqu'elle l'entendit parler.
- Uhm... vous... vous voudriez me laisser... essayer... ?
- ... ?
Elle s'approcha légèrement, tandis qu'il s'éloigna, lui laissant de la place. Andersons regarda Aki se pencher et inspecter la serrure. Elle lui paraissait déjà extrêmement étrange, mais peut-être qu'elle savait ce qu'elle faisait. Elle passa son doigt sur la poignée, puis, sur la serrure avant de glisser sa main dans la poche de son pantalon. Pas encore ! Une autre personne, le même jour, qui allait le faire se questionner ! Seulement, cette fois, ce ne pouvait être une arme, elle n'en avait pas besoin ! ... Ou peut-être que... Non ! Il ne devait pas penser de telle chose ! Peut-être qu'elle faisait simplement sa fière ! Peut-être que...
Une aiguille !?
Elle venait de sortir une aiguille de sa poche ! Que pourrait-elle bien faire ave el instrument ? Que voulait-elle faire ? Essayer d'ouvrir la porte ? Elle ne serait certainement pas capable ! ...
- Euh... Aki... ? Qu'est-ce que tu... ?
Elle ne dit rien, insérant l'aiguille dans la serrure. Puis, elle glissa à nouveau sa main dans sa poche pour en sortir... une deuxième aiguilles, qu'elle inséra juste au-dessus de la précédente. Ensuite, elle bougea légèrement les deux instruments rudimentaires avant d'entendre un bruit. Elle enleva les aiguilles, puis, se releva, présentant la porte au jeune homme, surprit de ce qu'il venait de voir.
- ... !?
Simon s'avança et poussa légèrement sur la porte, qui s'ouvrit facilement. Il se tourna rapidement vers Aki, qui rangeait ses outils dans ses poches.
- C-Comment tu... !?
- ... mon père... m'a apprit...
- Ah...
Il resta muet un instant, pensant. Il se sentait un peu mal de lui rappeler ainsi son père, mais ce n'était pas son intention.
Après ce moment d'embarras, le musicien entra à l'intérieur, faisant entrer son invitée, puis, referma la porte derrière elle.
L'appartement était plongée dans le noir, il n'y avait ni lumière, ni bruit, rien. Tout le monde devait être couché. C'était peut-être mieux ainsi. Une étrange odeur circulait dans l'air, comme une sorte de... cuisson bien réussit. Du poulet ou du boeuf, quelque chose comme cela.
Simon glissa sa main un peu partout dans la pénombre avant d'atteindre une lampe, sur une petite table, au milieu du salon. Il l'ouvrit, éclairant légèrement la pièce qui donnait immédiatement à la cuisine et à la chambre de son petit frère, Nathan.
- 'Faut pas faire trop d'bruit, j'crois bien qu'tout l'monde dort.
- D'accord...
Il lui indiqua la direction de la salle de bain, pour qu'elle puisse mieux se nettoyer le visage et les mains. La pièce était juste à-côté de la cuisine, collée à la chambre de ses parents, dont la porte était fermée. Simon fouilla sur la pile de feuille, sur le bureau de travail, juste à-côté de l'ordinateur, mais ne trouva pas ce qu'il cherchait. Il se dirigea ensuite dans la cuisine, sondant la table des mains. Il trouva une feuille, ou plutôt, un petit mot.
- Mhm... " Simon, le repas est dans le micro-ondes. Réchauffe-le pendant trois minutes. Ne te couche pas trop tard et veille à ce que Nathan ce couche à 8h00, et non à minuit, comme la dernière fois... Ton père et moi sommes à Québec jusqu'à lundi, tu passeras prendre ton frère à l'école, ne l’oubli pas... Gros bisou, Maman "...
Il chiffonna le mot. Comme d'habitude, ils s’étaient absentés sans l'avertir. Ce n'était pas la première fois qu'ils allaient longtemps à Québec. Son oncle, Sylvain, habitait là, et celui-ci travaillait dans le domaine de l'immobilier, comme son père, mais Sylvain avait beaucoup plus de contacts, il lui arrangeait souvent des entrevues pour un contrat et des choses comme cela. Au moins, pour une fois, cela tombait bien. Il pourrait inviter Aki à coucher. D'accord, elle ne le connaissait pas, mais c'était certainement mieux que de retourner chez son père.
Simon s'approcha de la porte de la salle de bain, fermée, puis, éleva légèrement la voix pour demander à la jeune fille...
- Euh... Aki ?
- Oui... ?
- Ça te dirait de coucher ici ?
Un long silence s'en suivit. Elle ne dit rien, ne répondit rien, ne parla pas, ne fit même pas un seul bruit.
- Uhm... ce serait mieux, non... ? expliqua-t-il, essayant de lui faire comprendre, sans vraiment entrer dans les détails, qu'elle serait mieux de rester ici que de retourner chez son père.
- Mais... vos parents, ils...
- Ils n'sont pas là. Il n'y a qu'mon p'tit frère.
- Je ne voudrais pas déranger...
- Non, non ! Tu n’déranges absolument pas !
Il attendit sa réaction, qui tarda à venir, comme si elle n'était pas sûre, ce qui était bel et bien le cas. Elle ne voulait pas se faire jouer dans le dos, se faire niaiser. Elle ne voulait pas avoir l'air ridicule, embarrassée, ce qui était, de toute façon, déjà le cas.
- Euh... bien... uh... d-d'accord...
- Chouette !
Il se retourna et se dirigea vers le four à micro-ondes. Il ouvrit la porte, regardant ce qu'il y avait bien à manger.
- Mhm... cuisse de poulet... c'est si original ! lança-t-il d'un ton sarcastique.
Il se retourna, laissant la volaille morte et semi-cuite dans son jus de petits légumes et de pommes de terre en purée. Le lycéen alla s’asseoir sur le divan d’un gris poussiéreux, mais néanmoins propre. Cherchant la télécommande dans les plis, il la trouva, enfin, après avoir retiré un long fil cotonneux. Il jeta le déchet moutonneux sur la table du salon avant d’ouvrir la télévision. Seulement, à son grand regret, il n’y avait ni émission intéressante, ni autre chose que des nouvelles ennuyantes.
- Aaaah… ‘chier…
Il referma le téléviseur avant de mettre la télécommande sur la table et de fermer ses yeux pour s’accoter confortablement sur le divan.
Mit à part le bruit de l’eau s’écoulant du robinet, dans la salle de bain, là où se trouvait Aki, on entendant que le silence du soir. Même Nathan était silencieux, qui lui ronflait si souvent, et habituellement si fort. Mais cette fois, il était aussi muet que le fauve traquant sa proie durant une nuit étoilée. C’était assé ennuyeux, mais il ne fallait pas qu’il oublie Aki. C’était peut-être bien étrange de penser ainsi, mais il avait bien de la chance qu’elle soit dans cette situation, puisqu’il pourrait plus rapidement la connaître, et peut-être même lui demander pour le groupe.
- Uhm… Simon… ?
La voix de la jeune fille retentit légèrement dans les oreilles d’Andersons, qui rouvrit rapidement ses yeux et tourna sa tête en direction de la salle de bain.
- Oui ? Quoi ?
- Euh… ça m’embarrasse un peu de vous demander cela, mais… est-ce que… est-ce que vous auriez un chandail à me prêter… ?
- Euh… oui, sûrement !
Il se leva rapidement et alla immédiatement dans sa chambre. Il retint un peu difficilement un juron en se cognant le genou contre le coin de la boîte de son lit. Il inspira, reprenant son calme, puis, alla ouvrit un tiroir de son armoire. Il fouilla un peu avant d’en sortir un t-shirt noir, qu’il alla donner à Aki, qui le remercia aussitôt.

Quelques minutes plus tard, les deux lycéens étaient assit sur le canapé du salon, les yeux braqués au sol, sans dire mot. Simon ne la connaîtrait pas rapidement s’il ne disait rien, alors, il prit une grande respiration avant de se tourner vers Aki. Celle-ci scrutait du regard les alentours où elle se trouvait, comme si tout cela était étrange pour elle.
- Dis-moi, Aki… uhm…
Elle se tourna rapidement vers son interlocuteur, intriguée par sa future question.
- Pourquoi t’es venu ici ?
- Au Québec ? demanda-t-elle, toujours aussi intriguée des propos d’Andersons.
- Oui ?
- C’est… à cause de rumeurs… avoua-t-elle, non très heureuse de cela.
- J’comprend pas… des rumeurs ? Pourquoi ?
C’était maintenant au tour de Simon d’être intrigué. Il fallait avouer que des rumeurs ne suffisaient tout de même pas à faire quitter de pays, non ?
- Mon père était accusé de meurtre…
Le jeune homme eut un haut-le-coeur. Entre cela, et savoir qu’elle c’était fait battre par celui-ci… c’était assé troublant pour la santé d’Aki.
- Comment c’la ? réussit-il à demander d’une voix très hésitante.
- Et bien…
Elle s'arrêta un instant, indécise de continuer. Elle regarda le sol, ses pieds, ceux de Simon. Elle ferma ses yeux, puis, reprit la parole d'une faible voix ravagée par de douloureux souvenirs…
- Avant d'habiter à Colmar, nous vivions en à Melbourne, en Australie. C'est dans notre quartier que les premiers meurtres de la Croix de Dieu se produisirent…
- …
Elle baissa un peu plus son regard vers le bas avant de continuer…
- Au début, c'était ma mère qui était suspectée. Elle ne sortait pas beaucoup, n'avait pas de connaissance, elle n'avait aucune relation sociale… puis… quand j'avais onze ans… elle fut tuée… et marquée par la Croix de Dieu…
- Mais… c'est quoi… ?
Il se sentait bien mal de l'interrompre, mais il n'avait jamais entendu parler de ce qu'elle nommait "La Croix de Dieu".
- … c'est… le tueur traçait une croix dans la chair du cou de sa victime… c'était ainsi qu'il laissait sa carte de visite…
- Oh… j'suis désolé… uhm… pour ta mère…
- Ce n'est pas grave, ce n'est tout de même pas de votre faute…
Un bref silence se fit avant que le musicien ne se rende finalement compte de quelque chose de très hors-sujet, mais de plutôt étrange…
- Euh… Aki ?
- … ?
- T'as pas à m'vouvoyer.
La bouche à moitié ouverte, elle le fixa d'un air déconcerté. Elle ne savait pas quoi dire.
- Uhm… habituellement… je ne vouvoies pas… uhm… ceux… ceux qui… uhm… comment dire… ? … uhm… ceux que je considère vraiment comme des amis…
Simon la regarda baisser sa tête, embarrassée, même, presque honteuse. Il ne pu se retenir de trouver cela un peu drôle.
- Quoi ? Parc'que tu m'considères pas comme un ami ?
Écarquillant grandement ses yeux d'un bleu métallique, elle le fixa. C'était bien la première fois que ses petits yeux ne semblaient pas bridés. Les joues rougi par la gêne, elle se frotta les mains en faisant un vague petit sourire incertain.
- Euh… je ne sais pas… dit-elle, baissant sa tête vers le bas.
Un léger sourire aux lèvres, Simon l'observa, toute embarrassée. C'était peut-être un peu méchant de penser ainsi, mais il la trouvait drôle, elle, si gênée. Seulement, il reprit son sérieux, se souvenant qu'elle n'avait pas fini de parler…
- Uhm… mais… pour ton père, là ? Qu'est-ce qui s'est passé, après ?
- Eh, bien… lorsque les gens ont su qu'ils s'étaient disputés le jour même, ils en ont conclut que le meurtrier était mon père… alors, nous sommes allé vivre à Canberra… mais là, encore, il y a eu un autre meurtre, signé par la Croix de Dieu… et les gens, qui avaient entendus parler de la rumeur sur mon père, en ont aussi conclut que c'était lui… et c'est ainsi que ça s'est passé à Wollongong, à Sydney, à Newcastle, à Brisbane et à Mackay. Alors, mon père en a eut assé, et nous sommes déménagés en France, à Colmar. Six mois ont passés avant que la Croix de Dieu ne réapparaissent dans nos vies… c'est une femme enceinte que le meurtrier à tué… et ils ont encore cru que c'était mon père… mais ce n'était pas lui…
- Tu crois qu'il est ? demanda-t-il, non certain s'il aurait dû.
Aki se tourna vers lui, le regardant dans les yeux comme s'il venait de dire quelque chose d'insensé. Le silence nocturne reprit sa place entre les deux lycéens. Les seuls bruits qu'on pouvait entendre : de minuscules craquements de plancher, le vent sifflotant au creux de la porte et du mur, des voitures, à l'extérieur, aux conducteurs trop pressés d'arriver à destination pour attendre jusqu'au lendemain.
- … j'en suis certaine… répondit-elle enfin, d'une voix troublée, en rabaissant sa tête vers le bas.
Simon la regarda longuement, sans rien dire. Que pouvait-il bien faire de plus ? Si elle disait cela, c'est qu'elle avait une bonne raison.
- Mais au juste… euh… c'est quoi exactement cette "Croix de Dieu" ? demanda-t-il, encore intrigué.
- Un tueur, ou une tueuse, personne ne connaît sa véritable identité… il se faisait surnommé ainsi à cause de la croix qu'il gravait sur le cou de ses victimes. Mais personne n'a entendu parler de lui depuis un an. On dit qu'il serait mort… ou qu'il aurait prit sa retraite…
Pour une nouvelle fois encore, le silence reprit sa place dans l'appartement sombre de la rue Boisvert. Les deux adolescents ne prononcèrent ni mot ni bruit. Toutefois, après un bon moment, pour la première fois, Aki sourit étrangement en tournant sa tête vers lui.
- Eh, bien ! Si nous changions de sujet ? proposa-t-elle, un peu plus joyeuse.
Andersons accepta avec joua.

Après avoir été chercher deux verres de jus, il se rassit sur le divan, jetant un regard sur sa montre.
- Mhm…minuit et vingt…
Aki tourna légèrement sa tête vers lui, mais ne passa aucun commentaire. Elle fit un faible sourire avant de rabaisser ses yeux vers le bas.
- Uhm… dis-moi… ? commença-t-il, ça te dirait de chanter ?
- Quoi !?
Simon se sentait un peu embarrassé. Il ignorait complètement comment elle prendrait sa proposition. Il se gratta l'arrière du cou avant de reprendre…
- Uhm…bien… euh… c'est que… j'fais partis d'un groupe de musique, et ont cherchent quelqu'un pour chanter depuis que notre ancien chanteur nous a lâché.
- Et tu voudrais que je devienne votre chanteuse !?
- Euh… oui ? Tu chantes vraiment bien, et comme ça, ça te ferait connaître du monde.
- …
- …
Il la regarda, se mordant légèrement la lèvre inférieur. Et si elle refusait ? Il se sentirait tellement mal de lui avoir proposé cela. Peut-être n'aurait-il pas dû.
- Uhm… je…
Comme pendu à ses lèvres, Simon regarda Aki d'un regard attentif, presque contemplatif.
- Je vais y penser…
Déçu, Andersons garda, tout de même, espoir. Ce n'était peut-être pas un "oui", mais ce n'était pas non plus un "non". Il lui fit un léger sourire avant de se relever sur ses jambes et de regarder l'horloge.
- Il est tard, ont devraient aller se coucher, non ? proposa-t-il à son invitée.
- Uhm… oui…
Lui souriant en signe de réponse, Simon marcha vers sa chambre, enlevant son chandail, qu'il jeta sur le sol, juste devant sa porte. Puis, il alla ouvrir la porte de la chambre de ses parents. Lorsqu'il retourna sa tête vers Aki, il s'aperçut bien rapidement qu'elle avait la tête basse, les joues complètement écarlates.
Pendant un instant, un pincement au coeur lui avait fait étrange. Mais elle ne devait pas s'attacher à lui, ce ne serait pas sérieux ! Et puis, de toute façon, elle ne le connaissait pas !
- Euh… Aki, tu peux dormir dans la chambre de mes parents, ce sera plus confortable, d'accord ?
Elle ne dit rien, qu'un simple signe de la tête. Lentement, elle s'approcha de son hôte, sans vraiment le regarder, et entra dans la chambre. Toujours aussi rouge, elle s'approcha du lit, le tâtant du bout des doigts, avant de se retourner vers le jeune homme.
- Merci, Simon…
Un peu étonné par ce remerciement si soudain, Andersons resta muet pendant un instant avant de sourire à la jeune fille.
- De rien. Bonne nuit.
- Bonne nuit… lui répondit-elle, un faible sourire paisible aux lèvres.
Puis, Simon sortit de la chambre, refermant la porte derrière lui. Il alla aussitôt se coucher dans son lit, son bon lit chaud et douillet. Ah ! c'était si agréable de s'étendre sur un lit et de fermer ses yeux. Il était fatigué, très fatigué, mais ne pouvait penser à autre chose qu'à Aki, dans l'autre chambre.
Elle est gentille...

De son côté, la jeune fille s'assit sur le lit, regardant les photographies, sur les murs. L'une d'elles montrait Simon, son petit frère et ses deux parents.
Ils ont l'air d'une belle famille... j'aimerais bien avoir une vraie famille comme lui...
Rabaissant à nouveau sa tête vers le bas, elle se mordilla la lèvre avant de regarder autour d'elle d'un regard pratiquement perdu. Elle échappa un soupir nostalgique avant de s'étendre sur son dos. Fermant ses yeux d'un bleu grisâtre, elle plaça ses mains sur son ventre, frottant le t-shirt prêté par Simon. Ses doigts tremblaient. Elle ferma sa main, puis, se releva, en tirant sur la couverture. Aki s'entoura de celle-ci et sortit lentement de la chambre, allant s'asseoir sur le divan, dans le noir. Ses paupières étaient lourdes, très lourdes, mais le sommeil n'était point capable de la gagner. Elle replia ses jambes contre elle et ferma ses yeux, essayant de s'endormir.
Andersons l'avait entendu sortir de la chambre. Il rouvrit ses yeux et quitta son lit, s'étirant, avant de sortir de sa chambre, faisant relever la tête de Aki. Celle-ci le regarda d'un air étrange.
- Euh… euh… uhm… je… je ne suis pas capable de dormir…
Simon s'approcha d'elle, un sourire aux lèvres. Puis, il s'assit juste à-côté de son invitée, la regardant dans les yeux.
- C'n'est pas grave.
Il accota sa tête sur le divan, puis, referma ses yeux, essayant de s'endormir. Peut-être qu'en compagnie de quelqu'un, elle trouverait plus facilement le sommeil… ce qui fut le cas, ainsi que pour lui…


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±Nichts Versinkt±

"Gott herrscht am Himmel, und dem Geld über das Erde"...

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